Évaluation sommative sans note!

Un peu en retard dans mes entrées, mais chapeau à tous les enseignants et enseignantes qui sont assez organisés pour maintenir leur blogue à jour!  Il y a deux semaines, nous avons eu l’occasion de participer et de présenter au congrès de l’AFEMO.

Nous étions un peu nerveuses, mais l’expérience fut très plaisante et nous avons eu le plaisir de faire la connaissance de nouveaux collègues.  Voici un lien vers notre présentation.

L’organisation du congrès était exceptionnelle et même en tant que présentatrices, nous avons eu le temps de participer à plusieurs ateliers. Le partage des différentes stratégies et ressources nous a outillé avec de nouvelles idées à essayer dans nos classes.

L'atelier portant sur l’évaluation animée par Sylvie Roy, conseillère pédagogique en littératie et numératie au Conseil scolaire public du Nord-Est de l’Ontario,  m’a inspiré à mettre en pratique une nouvelle approche.  Nous avons mentionné auparavant que l’évaluation demeure notre plus grand défi et nous continuons à nous remettre en question par rapport à nos outils. 

Sylvie nous a présenté, parmi d’autres, une stratégie pour la correction des évaluations. Voici ce qu’elle suggère:

• Corriger l’évaluation de l'élève en laissant des traces et des commentaires, mais sans note.
• Indiquer le résultat seulement sur la grille d'évaluation qui n'est pas attaché au test.
• Remettre à l'élève l'évaluation et lui demander de travailler en collaboration avec ses pairs afin de corriger ses erreurs.
• Quand l’élève aura corrigé son test, il explique à l'enseignant ses erreurs et ses nouvelles connaissances.
• Si l'enseignant constate que l’élève a saisi les nouvelles connaissances, il lui remet la grille avec ses résultats.

J’ai adoré l’idée et j’ai décidé de l’essayer avec mes deux groupes.  Voici un résumé de mes constats:

• Dans le groupe de 10e année (MPM2D) avec 33 élèves, j’avoue que c’était difficile. Premièrement, les élèves étaient déstabilisés de recevoir un test sans note.  J’avais expliqué le nouveau déroulement, mais ils n’étaient pas satisfaits de ma nouvelle approche! Après avoir accepté qu’ils recevront seulement leurs notes à la suite de leur correction, ils ont commencé à travailler.  J’ai entendu de belles conversations entre certains élèves, p. ex.: Comment es-tu arrivé à cette réponse?  Peux-tu m’expliquer comment tu as fait? Évidemment, il y avait aussi les élèves qui ont copié les réponses de leurs partenaires.  Je voulais parler à chaque élève et poser des questions par rapport à leurs erreurs, mais je n’ai pas réussi durant ma première tentative.

• Dans mon groupe de 9e année (MFM1P) avec 11 élèves, la gestion était plus facile. J’avais préparé un travail supplémentaire pour ceux qui avaient terminé leur correction.  Ce groupe éprouvait beaucoup plus de difficulté à comparer leurs stratégies et à se parler pour comprendre leurs erreurs.  Cependant, j’ai pu passer plus de temps individuel avec certains élèves, mais je n’ai pas réussi à questionner tous les élèves.

En gros, la stratégie est à essayer encore.  Comme n’importe quel changement, les élèves et moi, nous devons nous habituer.  Cependant, je vois une grande importance à offrir aux élèves le temps de réfléchir et analyser leurs erreurs, surtout quand c’est fait en collaboration.  J’ai remarqué que les élèves étaient très polis quand ils se parlaient par rapport à leurs erreurs.

Une question que je me pose à la suite de la mise à l’essai : “Est-ce que vous changeriez la note de l’élève à la suite d'une discussion  par rapport à ses erreurs?”