Nouveau semestre, nouvelles réflexions!
Un résumé depuis notre
dernière entrée :
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Ma
collègue a pris son congé de maternité et a donné naissance à un petit
garçon! Les deux sont en santés et
évidemment, elle prendra une pause de notre blogue.
·
J’ai
terminé mon premier essai à donner le cours de MPM2D en spirale! Je vais ajouter plus d'activités par rapport au cours sur le blogue.
·
Nous avons
commencé notre deuxième semestre à l’école et je suis chanceuse d’avoir les
mêmes cours à mon horaire (MFM1P et MPM2D), ce qui me permettra de modifier
certaines stratégies en espérant d’améliorer ma pratique professionnelle.
À vrai dire, cette
semaine j’ai été inspirée de retourner au blogue à la suite d’une visite de
classe d’une de mes collègues à l’école technique Minto. À la fin de mon premier semestre, j’étais un
peu découragé, car j’avais l’impression que mes élèves, surtout ceux du cours
appliqué, n’avaient pas compris les concepts à l’étude, qu’ils n’étaient pas
motivés ou engagés en classe. J’ai
réfléchi sur mes stratégies, sur mon style d’enseignement, sur la spirale, mais
je n’avais pas de solutions ou d’inspiration.
Depuis que nous avons
instauré l’enseignement en spirale par résolution de problèmes à l’école, nous
avons remarqué une augmentation par rapport à l’engagement de nos élèves et aux
résultats du test provincial, mais seulement dans nos groupes théoriques. En équipe, nous nous sommes penchés sur les
différentes stratégies que nous pouvons mettre en place afin d’appuyer nos
élèves du groupe appliqué.
Une des stratégies
proposées était de visiter une école qui réussissait à engager leurs élèves et à
réussir le test provincial. Martine
Comeau, l’enseignante à l’école technique Minto, nous a chaleureusement accueillis
dans sa salle de classe.
Je ne pourrai pas vous
décrire en mots ce qu’on ressent dans sa salle de classe ou son style
d’enseignement ou le niveau d’engagement de ses élèves. L’expérience était inspirante. Nous avons aussi eu le plaisir de rencontrer
Martine après nos observations et dû lui poser des questions. Voici ce que j’ai
retiré de mon expérience:
- Les élèves se sentent respectés et entendus, ils n’ont pas peur de participer. Il y a une atmosphère de respect et de collaboration déjà établie dans la classe et ce n’est que le début du semestre.
- Les élèves sont frustrés (productive struggle), mais ils sont complètement engagés à la tâche.
- Martine ne répond à AUCUNE question, elle ne donne pas de pistes ou d’indices, plutôt elle questionne les élèves et les pousses à réfléchir.
- Elle demande constamment aux élèves de la convaincre de leur raisonnement, quand les élèves ne peuvent pas lui poser une question, ils commencent à se questionner.
- Les élèves travaillent individuellement, mais en collaboration. Chacun travaille sur une surface non permanente, mais avec un partenaire avec qui ils peuvent comparer des étapes ou discuter de stratégies.
- Martine nous a partagés qu’elle place la barre très élevée pour ses élèves et elle les encourage à l’atteindre.
- Martine leur demande souvent d’expliquer leurs stratégies en mots, elle cherche à leur faire ressortir ce qu’il cherche.
- Elle commence le cours avec un problème du jour (un défi) semblable au format de 3-ACTS de Dan Meyer, mais ce qui est inspirant, c’est qu’elle donne le temps et la chance à CHAQUE élève de poser des questions ou de partager des observations.
J’ai quitté ma journée d’observation en réfléchissant sur mes propres
pratiques et j’ai constaté que je donne trop d’appui et d’indice aux
élèves. De plus, je ne leur donne pas
assez de temps pour réfléchir. Donc, je
me suis fixé deux objectifs professionnels pour ce semestre :
Le lendemain, avec une nouvelle motivation, j’ai commencé en m’adressant
à mes élèves du cours appliqué. Je leur
ai dit que dorénavant j’éviterai de répondre à leurs questions ou de leur
donner des pistes, qu’ils trouveront ça peut-être frustrant, mais
qu’éventuellement leur travail portera fruit.
Nous avons commencé en corrigeant le travail que j’avais assigné pendant
mon absence (exercices sur le théorème de Pythagore). Ensuite, j’ai présenté le défi de la journée,
Taco Cart de Dan Meyer, une activité que j’avais déjà essayée avec mon groupe
le dernier semestre, cependant cette fois j’ai porté attention sur mon
questionnement.
Chaque élève avait un tableau blanc, mais ils avaient le droit de
consulter leur partenaire. Je leur ai
donné 5 minutes pour entamer le problème et ensuite j’ai commencé à
circuler.
J’ai commencé en posant à chaque élève la question suivante :
·
« Peux-tu
m’expliquer ce que tu cherches? Oublie
les termes mathématiques et fais-moi comprendre ton but. »
Ensuite durant mon
deuxième tour autour de la classe, j’ai ajouté :
·
« Je
ne suis pas convaincu, peux-tu essayer à nouveau de me convaincre? »
L’exercice était
difficile autant pour moi que pour eux.
Certains élèves étaient frustrés par mon manque d’aide et moi j’ai trouvé
ça difficile de les voir aussi découragés.
Cependant, les élèves
étaient toujours engagés à accomplir la tâche, ils voulaient me convaincre de
leur réponse. Quand j’ai annoncé au
groupe qu’il restait que 10 minutes au cours, une élève était surprise puisqu’elle
avait passé son temps à travailler sur le défi.
J’ai ressenti un sentiment de fierté et de confiance parmi les élèves,
car je leur avais donné le temps de réfléchir, de trouver leurs erreurs, de les
comprendre, de résoudre un problème sans mon aide, de m’expliquer leurs
démarches.
Je suis consciente que
c’est seulement un cours, mais je suis convaincu qu’on posant plus de questions
aux élèves et en leur permettant de s’investir sur la tâche, qu’ils vont
changer d’attitude envers les mathématiques et qu’ils vivront plus de
réussites.
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